C’est l’heure de la dernière création de Fidel Fourneyron dans le cadre de sa résidence à Jazz sous les pommiers. Pour l’occasion, il nous propose un brass band pas comme les autres avec ce projet Bell, dont le nom fait référence aux pavillons des trompettes.

En voyant les musiciens arriver sur scène avec de minuscules paillettes multicolore sur les tempes, on aurait dû se douter qu’il se préparait quelque chose… Et de fait, le concert s’est avéré original, inventif et surprenant, révélant une facette plus facétieuse du tromboniste et une attention particulière portée au son, aussi bien par le choix instruments, les arrangements, que par l’utilisation d’effets et le travail de mixage. Tout commence avec Jeunesse éternelle, joyeux et entrainant, puissamment propulsé par la batterie d’Héloïse Divilly. À la rondeur des cuivres viennent se mêler les notes de synthé de Fabrizio Rat, un Prophet (c’est la marque) tout ce qu’il y a de vintage, dont les sonorités ici quelque peu désuètes donnent un côté décalé à l’ensemble, d’une manière à la fois perturbante et séduisante. Cette présence du synthé jouera un rôle important tout au long du concert, entre “gros sons” et clins d’œil kitsch selon les titres. Le deuxième titre, Adam’s Peak, nous emmène sur les sommets du Sri Lanka, une composition enlevée qui donne lieu à un joyeux échange entre la trompette de Quentin Ghomari et le trombone, avant de décoller vers un final aux belles harmonies. Dry joue, lui, sur une ambiance plus urbaine.

Fidel Fourneyron nous offre ensuite sur Karoo une très belle introduction en trombone solo, solennelle et mélancolique, avec un son très réverbéré – peut-être un écho (!) de son concert de l’année dernière à la chapelle des Unelles… On retourne sur les sommets avec Reines de l’Hélicon, ce dernier ne faisant pas référence ici à l’instrument de musique mais au mont grec où vivaient les muses, qui décidément ont bien inspiré notre tromboniste… Deep Thumb donne l’occasion à Fanny Meteier de nous offrir une introduction au tuba, toute en slaps, souffles et doubles notes, qui n’est pas sans évoquer la musique concrète – on pense notamment aux Variations pour une porte et un soupir de Pierre Henry. Les climats sont riches et variés tout au long de la soirée : Eyeline et ses longues notes tenues, étrange et solennel, Riskab au tempo enlevé, Tant et tant en forme de marche lente et sombre…

Yuyu, le titre de la composition choisie pour le rappel, signifie “petit chagrin” en coréen : un chagrin que nous partageons en voyant s’approcher la fin de résidence de Fidel Fourneyron, qui nous a offert tant de beaux moments de création et de partage.

Texte et photos : Stéphane Barthod

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