On a déjà pu apprécier à Jazz sous les pommiers le talent de Laurent Bardainne, notamment au sein du fameux Supersonic de Thomas de Pourquery. Il nous revient ici avec son propre projet, le Tigre d’eau douce, fort de deux albums dont sont tirées les musiques jouées cet après-midi au Magic Mirrors.
Le concert commence avec Oh Yeah, version instrumentale d’un morceau qu’on a pu entendre à la radio sous le titre Oiseau, chanté par Bertrand Belin. Simple ritournelle posée sur quatre accords, soutenue par un groove paisible, la composition lumineuse et nostalgique installe rapidement un climat chaleureux et sensible. L’Afrique est très présente, notamment avec le très dansant Kinshasa, au tempo enlevé, porté par le groove de la basse et les nappes soul de l’orgue Hammond, La Vie, La Vie, La Vie, ou encore Kenya Sunrise, plus posé, ample et lyrique, où la belle sonorité du saxophoniste, veloutée, fait merveille. Le vent, les arbres, les oiseaux m’encouragent, dont le thème sonne comme une chanson, est ensuite enchaîné avec Apaches, tout en délicatesse, sur un tempo 6/8, qui glisse progressivement vers un jazz-waltz qui monte en puissance jusqu’à un climax avant de s’achever dans un “brusque apaisement”.
Texte et photos : Stéphane Barthod