Il y a tout juste un an, juste après la fameuse Battle sous les pommiers, Pierrick Pédron évoquait son prochain enregistrement en duo à New York avec le pianiste cubain Gonzalo Rubalcaba. L’album est sorti depuis, avec le succès que l’on sait, et ils nous font l’honneur d’effectuer leur premier concert à Jazz sous les pommiers.

Le répertoire choisi fait dans l’ensemble la part belle aux ballades. Dès le premier titre, avec son ouverture aux harmonies debussystes, la complicité entre les musiciens saute aux yeux et aux oreilles : écoute attentive, interprétation tout en délicatesse, les deux artistes font preuve d’intensité dans la réserve, avec des notes parfois proches du silence. Ezz-Thetic offre ensuite une association a priori contre nature entre la composition de George Russel et une courte cellule de quelques notes tirée du titre Changes du groupe Yes. Un paradoxe tout relatif quand on écoute le résultat, qui sonne comme une évidence, les deux complices nous offrant ici un jeu vertigineux, malaxant cette matière rythmique, la triturant et se relançant sans cesse l’un l’autre. On revient ensuite au calme avec Lawns, composition de la grande Carla Bley que Pierrick Pédron présente comme un des plus beaux morceaux au monde. Le duo l’interprète avec une exceptionnelle sensibilité et beaucoup de simplicité, dans une version dépouillée qui tient de l’épure, la musique finissant par s’éteindre dans un souffle. Si tu vois ma mère, un des grands standards de Sidney Bechet, est repris ici avec beaucoup de délicatesse et de subtilité, dans une version tranquille et ludique, qui évoque par moments les musiques qui accompagnaient les films du cinéma muet. Place ensuite à Five Will Get You Ten, titre joué par Jackie McLean qui aurait en réalité été composé par Thelonious Monk : il sonne effectivement très “monkien”, et les deux compères le reprennent avec beaucoup d’esprit, et l’on arrive bientôt à la fin du concert, avec The Song is You, joué en version lente, réarrangé pour le duo, avec des solos de piano et de saxophone joués par deux musiciens totalement en phase.

Pour le rappel, le duo interprète Waltz for a King, composé par Pierrick Pédron en hommage à Peter King qui fut son professeur, et sur ces dernières notes, le sourire des deux musiciens rappelle qu’on a assisté là à un moment rare, exceptionnel, une rencontre à la fois musicale et humaine.

Texte et photos : Stéphane Barthod

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