Quel rapport entre les madrigaux, le jazz, le chant lyrique, Stravinsky et Frank Zappa ? Thierry Maillard nous offre quelques éléments de réponse avec ce projet Caméléon. Sur une cellule réunissant autour du pianiste le contrebassiste Chris Jennings et le batteur Yoann Schmidt, la formation est constituée de cinq chanteuses du groupe vocal Vagabondes, présentes tout au long du concert, et de cinq musiciennes venues d’horizons divers, intervenant de façon variable selon les titres. On notera au passage la présence de trois musiciennes normandes : la flûtiste Christelle Racquillet et les chanteuses Gladys Roupsard et Clémence Maucourant.

La soirée s’ouvre avec le titre éponyme Caméléon. Tout commence avec les chanteuses, rejointes par le trio et la guitare électrique de Virna Nova qui se marie subtilement aux voix, se confondant avec elles en entrelacs raffinés. La musique gagne ensuite en puissance, jusqu’à une explosion à l’énergie rock, où l’association du chant et d’une rythmique tout en vigueur évoque par instants les incantations du groupe Magma. Puis c’est un brutal retour au calme : le pianiste entame alors une valse lente au piano, et cette dernière partie du titre s’achève dans un réconfortant sentiment d’apaisement. Après le deuxième morceau, Le chalet des loutres, pour lequel la saxophoniste Olga Amalchenko se joint aux autres musiciens, c’est un magnifique Requiem qui nous est donné, et c’est cette fois le violoncelle d’Olivia Gay qui vient se mêler aux voix.

Que celles ou ceux qui ont essayé en vain de suivre les paroles se rassurent : les texte ont été inventés dans un langage imaginaire, où les sonorités priment, un idiome variable inspiré selon les titres du norvégien, du suédois, du grec ancien, du polonais, ou encore de dialectes africains ou amérindiens…

Les atmosphères, les rythmes varient sans cesse, nous entraînant dans un tourbillon vertigineux dans lequel on aime à se laisser prendre. L’Attrape Rêves débute sur une écriture plus contemporaine, et l’on ne peut que s’émerveiller tout au long de la soirée du talent de Thierry Maillard pour intégrer avec autant de naturel et de cohérence une telle multiplicité d’époques, de styles, de formes musicales, de climats, de sonorités… Arrivée ensuite de Christelle Raquillet pour Univers poétique, auquel la flûte apporte une touche bucolique et légère, puis de Maë Defays sur Belvédère, belle chanson toute en douceur, cette fois écrite en français. La voix de la chanteuse apporte ici un timbre très différent et complémentaire de celles des Vagabondes. On revient ensuite à des titres plus rythmés : Mythes, Atlantides, pour culminer avec Chrysalide qui donnera l’occasion à Yoann Schmidt de nous offrir un superbe solo de batterie.

Des instants magiques, et un magnifique concert, qui est aussi un hommage rendu par le compositeur à la féminité.

Texte et photos : Stéphane Barthod

Kyle Eastwood, hommage émouvant d’un fils à son père > Lire
miniature

Kyle rend hommage à Clint Eastwood avec "Eastwood Symphonic", qui revisite en musique la longue carrière de l’acteur et réalisateur.

Groove et funk avec Marcus Miller > Lire
miniature

Cette 42e édition du festival touche bientôt à sa fin, et termine en beauté avec Marcus Miller.

Sylvain Rifflet rend hommage à Stan Getz > Lire
miniature

On connaît l’amour de Sylvain Rifflet pour la musique de Stan Getz, qu’il a déjà exprimé au travers de son album "Refocus", en 2017.

Steve Coleman mêle écriture et improvisation > Lire
miniature

Présent pour la première fois cette année au festival, Steve Coleman termine sa tournée européenne avec ce concert sous les pommiers.

Jazz Export Days – Rouge, sur tous les tons > Lire
miniature

Entre jazz et classique, Madeleine Cazenave nous entraîne avec son trio Rouge dans un voyage aux multiples horizons.

Jazz Export Days – Le chant sensible de Camille Bertault > Lire
miniature

Camille Bertault nous chante avec le sourire les blessures de la vie.

Youn Sun Nah, le retour > Lire
miniature

Depuis 2006, Jazz sous les pommiers invite régulièrement Youn Sun Nah.

Pierrick Pédron et Gonzalo Rubalcaba : rencontre au sommet > Lire
miniature

Il y a tout juste un an, Pierrick Pédron évoquait son prochain enregistrement en duo à New York avec le pianiste cubain Gonzalo Rubalcaba.

Le souffle des cordes de Renaud Garcia-Fons > Lire
miniature

On retrouve toujours avec beaucoup de plaisir et d’émotion le contrebassiste Renaud Garcia-Fons à Jazz sous les pommiers

Fidel Fourneyron : une dernière création inventive > Lire
miniature

C’est l’heure de la dernière création de Fidel Fourneyron dans le cadre de sa résidence à Jazz sous les pommiers.

Jazz Export Days – Le jazz progressif d’Ishkero > Lire
miniature

Une énergie communicative, des compositions subtiles, Ishkero est à coup sûr une formation à suivre de près.

Jazz Export Days – Théo Girard tout en nuances > Lire
miniature

Le contrebassiste Théo Girard nous revient ici dans le cadre des Jazz Export Days, pour notre plus grand plaisir.

Jazz Export Days – Le groove chaleureux de Laurent Bardainne > Lire
miniature

On a déjà pu apprécier à Jazz sous les pommiers le talent de Laurent Bardainne.

Jazz Export Days – Nout, explosif > Lire
miniature

Les trois musiciennes du groupe Nout envoient sur scène une musique à réveiller les morts !

Un dimanche en fanfares très dansant > Lire
miniature

Le soleil était caché derrière les nuages, dimanche matin, mais c’était certainement parce qu’il se réservait pour l’après-midi.

Une grande formation folk euphorisante > Lire
miniature

Une véritable découverte donc, un concert euphorisant, c’est un réel plaisir de voir ces jeunes artistes enthousiastes, le sourire aux lèvres, offrir leur talent avec autant de générosité.

Trésor sous les pommiers > Lire
miniature

Pour sa dernière année de résidence, Fidel Fourneyron nous offre encore ici une belle création, rafraichissante et musicalement riche.

Biréli Lagrène, 1, 2, 3, soleil > Lire
miniature

le soleil a brillé dans la salle Marcel Hélie avec le triple concert de Biréli Lagrène en solo, duo et trio. Du jazz manouche au jazz fusion, la palette du musicien est vaste.

Daniel Humair trio invite Samuel Blaser, trois et trois font quatre > Lire
miniature

À 85 ans, Daniel Humair nous offre encore une fois une leçon de liberté, de fraîcheur, de plaisir du jeu et de partage.

Décor-Um : instants de grâce > Lire
miniature

Comme chaque année, l’après-midi du premier samedi s’ouvre avec des musiciens de la région. Cette fois, il s’agit du groupe Décor-Um, formation menée par Pierre Millet