Depuis 2006, où elle avait joué dans la petite salle du Ménil Montant, Jazz sous les pommiers invite régulièrement Youn Sun Nah. Celle-ci nous propose aujourd’hui un voyage dans le temps, à rebours, puisqu’après une série de titres tirés de son dernier opus, elle reprend ce soir des morceaux de 2019, puis 2013 et 2009, pour finir en 2004.

Bird on the Ground installe un climat dramatique, dans l’esprit assez sombre qui caractérise le dernier album de la chanteuse, climat qui imprègne du coup plusieurs titres de ce début de concert. Lost Vegas est plus musclé et donne à Tony Paeleman l’occasion de nous offrir un solo très inspiré au piano électrique, avec un son “sale” et saturé. Après une petite incartade en 2019 avec The Wonder, plus enlevé, sur lequel Youn Sun Nah se fait joueuse et improvise en citant Caravan, elle revient au dernier album avec I’m Yours, intimiste, très intense, qui sonne comme une prière.

Asturias, d’Isaac Albéniz, interprété en unisson avec la guitare, nous rappelle l’époque où Ulf Wakenius jouait à ses côtés. Les solos s’enchaînent, en commençant par la guitare, avant que le pianiste n’emmène la musique vers les terres du jazz, pour finir avec la voix, entre flamenco et délires opératiques. Retour au calme ensuite, pour une pause plus sereine où la chanteuse reste seule sur scène et reprend Killing Me Softly, le titre popularisé par Roberta Flack, interprété ici tout en délicatesse, en s’accompagnant seulement d’une petite boîte à musique. Le public reprend doucement le refrain avec elle, dans une ambiance recueillie.

Les musiciens reviennent ensuite, et Airelle Besson est invitée à se joindre à eux pour interpréter Lament, très intense, qui monte crescendo tout au long du morceau. Le face à face entre les deux amies est très touchant, et leur admiration est de toute évidence réciproque. C’est alors au tour du violoncelliste Guillaume Latil de monter sur scène, pour enchainer la très jolie composition de Prince Sometimes It Snows in April, et White Rabbit, un morceau de Jefferson Airplane. Le violoncelliste nous offre un superbe et spectaculaire solo sur Please, Don’t Be Sad, écrit dans l’esprit des chansons de Tom Waits, qui amène naturellement au titre suivant, Jockey Full of Bourbon, du même Tom Waits, que la chanteuse reprend avec force voix éraillée.

C’est déjà la fin de concert, l’heure du rappel et le dernier arrêt de la machine à remonter le temps, en 2004, avec un joyeux Pancake, pour lequel tous les musiciens se retrouvent sur scène.

Texte et photos : Stéphane Barthod

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