La région est un riche vivier de musiciens de jazz qui se renouvelle régulièrement et permet chaque année d’ouvrir le festival avec une
formation locale différente. Pour cette 43e édition, c’est l’Afrique qui s’invite sous les pommiers avec le quartet Addis Abeba Surf Club.
Né il y a quelques années en trio, le projet a pris sa forme actuelle l’été dernier avec l’arrivée du tromboniste Benjamin Sallé. Il réunit des musiciens qui se connaissent depuis maintenant une vingtaine d’années et dont l’évidente complicité assure la cohérence du groupe tout en lui offrant une grande liberté d’expression. À l’instar d’Akalé Wubé, autre formation où l’on retrouve également un musicien normand, le guitariste Loïc Réchard, le répertoire du quartet s’ancre dans la musique éthiopienne, mêlée ici de surf rock, le tout pimenté de jazz. De la musique avant tout, sans frontières, au service d’une forte trame narrative, riche d’influences et d’évocations : la guitare de Benoit Jahier à la fin du titre Albatros rappellera à certains quelques grandes heures de King Crimson et le thème d’Addis Abeba Surf Club ne dépareillerait pas dans une BO d’Ennio Morricone. L’Afrique, c’est aussi une musique hypnotique, de transe, des polyrythmies étourdissantes. On se laisse emporter par le groove funky d’Atterrissage réussi, chaleureux et euphorisant, par le thème bondissant de Nektar tribulations qui nous ramène à l’enfance, ou encore par le surf-rock de Banane horizontale.
Après leur prestation de janvier à la maison d’arrêt de Coutances, les musiciens ont su séduire également le public du Magic Mirrors : un quartet à suivre de très près !
Texte et photos : Stéphane Barthod